, Kirigami. Maïe Alexandre, une artiste lyonnaise consacre son art aux espèces animales menacées

Kirigami. Maïe Alexandre, une artiste lyonnaise consacre son art aux espèces animales menacées

Découper minutieusement du papier pour dessiner par contraste une silhouette, un objet, un paysage. À la galerie Alcôve dans le 1er arrondissement de Lyon, Maïe Alexandre expose ses œuvres. L’artiste utilise le kirigami pour attirer l’attention sur le sort des animaux menacés.

Derrière la devanture de la galerie Alcove, un spectacle hypnotique a lieu. Maïe Alexandre est kirigamiste. À sa table de travail, elle ôte une à une des pièces de papier, des lanières plus fines les unes que les autres. Contre toute attente le vide créé, rempli la toile. Pour comprendre son travail, il suffit de pousser la porte.

Une lame affûtée comme seul instrument de découpe, un scalpel qui semble être le prolongement de sa main, Maïe débute sa dentelle de papier. 

Le regard fixé sur le papier, la respiration d’une régularité de métronome, elle « évide » sa panthère.

Des centaines d’heures de travail sont nécessaires pour que la minutie opère.

« Ici, par exemple, ce sont des découpes qui ne font que quelques millimètres, des fois UN seul millimètre. Donc il s’agit de prendre son temps et de faire attention », explique Maïe. 

Faire attention… tout est dit. Tous les espaces blancs du croquis initial doivent disparaître.

Depuis deux ans, cette Lyonnaise d’adoption pratique l’art japonais du Kirigami.

Un passant, intrigué, est entré dans la galerie pour voir de plus près le travail de Maïe.
Casquette sur la tête, son minuscule chien coincé sous son bras tatoué, il scrute les mains, le papier, les mains, le scalpel.

« Vous faites tout avec le scalpel ? »

« Oui, tout avec le scalpel », répond souriante Maïe.

« Vous faites un dessin ? »
« Oui, c’est ça, confirme l’artiste. C’est moi qui l’ai fait. J’ai fait un croquis dans un premier temps, toujours sur une seule feuille. Il faut que je réfléchisse, pour que tout se tienne, et une fois que j’ai fait le dessin, là je découpe tout. Cela devient vraiment une fine dentelle. Quand je la tiens, cela ne représente que l’animal ». Geste à l’appui elle montre comment les parties restées sur la feuille sont liées, sans jamais dénaturer le sujet.

« On sent qu’il y’a vraiment une recherche, qu’il y a un travail, une implication », relate le visiteur impromptu. Visiblement emballé, il ne cache pas son admiration, « cela change de tout ce que l’on peut voir, c’est aussi ça qui est intéressant. »

Après quelques touches de peinture et de résine, sa panthère rejoindra les autres animaux de l’exposition.

« Je prends essentiellement des espèces en voie d’extinction. Par exemple, ce lémurien, en fait, je voulais montrer la fragilité, la sensibilité avec cette maman qui porte ses deux petits« , explique l’artiste.

Les dentelles de papier évoquent la vulnérabilité de la nature.

Maïe ne vit pas encore de sa passion mais elle envisage à terme de reverser une partie de ces revenus à des associations de protection animale.

Les curieux, les passants, les amoureux des animaux ou passionnés de kirigami peuvent venir contempler la finesse de ses découpages jusqu’au 30 juin.

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