« La Musée » d’Eugénie Dubreuil, originaire de Corrèze, une aventure exclusivement féminine dévoilée à Poitiers
À l’origine de sa collection d’art si singulière, Eugénie Dubreuil parle d’un “hasard”, d’un acte “irréfléchi”.
En novembre 1999, l’artiste d’origine corrézienne, historienne de l’art et enseignante, se rend à l’hôtel Drouot, à Paris, pour la mise aux enchères d’un fonds ayant appartenu au poète Guillaume Apollinaire, auquel elle voue une profonde admiration. “Je vois passer un dessin de Marie Laurencin, qui a été sa compagne [de 1907 à 1913, ndlr]. Je connaissais son nom, mais pas son art.” Une page de carnet arrachée, “non signée” et donc “pas chère”, est en vente : Eugénie Dubreuil s’empresse de l’acheter.
Ce portrait au crayon d’une femme à demi-nue, se coiffant, est la première acquisition dans la construction d’une collection inédite, qui portera plus tard le nom de « La Musée ». Une féminisation qui ne devra plus rien au hasard…
Suzanne Valadon, Berthe Morisot…
Sur un quart de siècle, par des achats, des dons ou des échanges avec des amis artistes, Eugénie Dubreuil a patiemment constitué un ensemble impressionnant de 523 œuvres, allant du XVIIème au XXIème siècles, exclusivement réalisées par des femmes. Un trésor dans lequel figurent quelques “grands noms” (Suzanne Valadon, Berthe Morisot, Rosa Bonheur, Niki de Saint-Phalle, Alice Springs…), d’autres moins connus et des anonymes.
Jusqu’au 18 mai 2025, 300 d’entre elles sont exposées au Musée Sainte-Croix, de Poitiers, qui a acquis, quelques mois plus tôt, la totalité de cette collection particulière, dans tous les sens du terme.
Le “choc” Camille Claudel
À l’aube des années 2000, les musées français ne se sont pas encore penchés sur la faible représentation des artistes femmes dans leurs collections, et le sujet de cette invisibilité problématique n’est pas à la mode (*). Eugénie Dubreuil, de son côté, n’a pas encore d’intention militante en tête.
“J’avais une amie graveuse, Marie-Geneviève Havel, qui n’écoutait que de la musique composée par des femmes. C’était étonnant… Je n’ai compris que plus tard cette pensée extrême.” Pourtant, elle évoque aussi le ressentiment, “le choc” éprouvés dans les années 1980 quand elle apprend l’histoire de Camille Claudel, sculptrice oubliée. “On ne savait pas que Paul Claudel avait eu une sœur si talentueuse que Rodin en était tombé amoureux.”
Dans sa pratique, l’artiste se remémore des injustices et des marques de condescendance subies en tant que femme. Au Salon de la Jeune peinture, où elle exposait de 1971 à 1973 à Paris, elle revoit les tableaux des hommes valorisés dans les espaces centraux, quand ses œuvres et celles de ses consœurs se contentent des couloirs.
“Comme au casino”
Après son “coup de cœur“ pour le dessin de Marie Laurencin, Eugénie Dubreuil revient donc chez Drouot. La jeune retraitée se met à fréquenter assidument cet “endroit merveilleux où je voyais des choses que je ne trouvais pas dans les musées”. Dans cette exposition artistique perpétuelle, où se mêlent tous les styles, les époques, les prix et les pays, elle se souvient être allée “de découverte en découverte” et de s’amuser “comme au casino“, en investissant le plus souvent quelques centaines d’euros.
L’article initial est produit de la façon la plus claire qui soit. Dans l’hypothèse où vous désirez apporter des précisions sur le sujet « L’art en Corrèse » vous êtes libre de rencontrer notre rédaction. Le site annuaire-arts-correze.fr a pour objectif de fournir diverses publications autour de la thématique L’art en Corrèse développées sur la toile. annuaire-arts-correze.fr vous soumet ce post traitant du sujet « L’art en Corrèse ». Dans peu de temps, on rendra accessibles à tout le monde d’autres informations pertinentes autour du sujet « L’art en Corrèse ». Ainsi, consultez régulièrement notre site.