L’artiste céramiste Hélène Délépine en résidence chez un artisan tuilier à Meymac

Le centre d’art contemporain de Meymac en Corrèze a mis en lien l’artiste Hélène Délépine (*) et un artisan tuilier, l’entreprise Tegulys à Meymac. Ce qui les relie : la terre. La résidence, proposée dans le cadre d’un appel à projet « Art et Entreprise » soutenu par le ministère de la Culture et la DRAC Nouvelle Aquitaine, permettant de créer une passerelle entre deux approches du monde, débouchera sur une exposition au printemps prochain.

Les résidences d’artistes en entreprises sont des projets atypiques, fruit d’une rencontre avec un potentiel de transformation et de création inédit.

Un autre point de vue

En 2022, dans le cadre d’une résidence croisée archéologie et art contemporain, le centre d’art a découvert l’entreprise Tegulys, spécialisé dans la production de tuiles en terre cuite pour les toits de maisons et bâtiments en tout genre, installée à Meymac. Fort de cette première collaboration, il a souhaité aller plus loin en proposant à l’artiste Hélène Delépine, dont l’argile est un des matériaux utilisé pour ses sculptures, cette résidence dans l’entreprise. Le projet a séduit le dirigeant de l’entreprise Nicolas Ducrot. Depuis quatre générations, Tegulys a toujours placé au cœur de ses enjeux l’innovation et l’humain. De par l’expérience acquise par ses équipes au fil des ans, et de par l’évolution technologique à laquelle le marché est soumis ces dernières années, l’entreprise améliore continuellement ses techniques pour assurer une meilleure productivité avec une qualité optimale sur l’ensemble de ses collections. Ainsi en investissant un espace de travail inhabituel, Hélène Delépine explore un nouvel environnement qui décale son point de vue, et la confronte à un champ social différent qui permet une autre approche de son activité créatrice. Pour l’entreprise Tegulys, l’accueillir en résidence constitue une opportunité pour se questionner, casser ses certitudes et sortir de la routine « Quand j’entre dans son univers, j’oublie tous mes problèmes », déclare le chef d’entreprise.

Salariés et artiste explorent et se questionnent.

« Le travail de ce matériau céramique spécifique au domaine du bâtiment et de la construction est pour moi l’occasion de renouer avec mes premières sculptures réalisées avec de la terre à brique. L’utilisation et le travail de ce matériau fait sens au regard des recherches artistiques que je mène sur les paysages urbanisés. De plus, il rend tangible la possibilité d’associer le réel et la fiction en faisant interagir la production d’éléments fonctionnels et celle de formes imaginaires et purement artistiques », explique Hélène Delépine.

Ne disposant pas d’hébergement, le centre d’art s’est tourné vers le Tiers-lieu « Au beau MiLieu », qui a répondu positivement à l’invitation. Celui-ci a pour but de créer des dynamiques collectives mutualisant les forces entre entrepreneurs et a, particulièrement, à cœur de faciliter les interactions entre la création contemporaine et le monde de l’entreprise. Il met ainsi pendant trois mois à disposition de l’artiste un logement meublé au sein de son bâtiment.

Une exposition au printemps

Hélène Delépine tra-vaille pendant les heures d’ouverture, avec les salariés. Elle dispose également d’un local pour mener à bien ses recherches avant de passer à la pratique et à la cuisson de ses pièces. Elle reste à Meymac jusqu’en novembre. Pendant ce temps, des rencontres et ateliers avec les scolaires sont aussi proposés. Une restitution sous forme d’exposition aura également lieu, au printemps 2025 au tiers lieu Au Beau MiLieu.