Patrick Sébastien sur Céline Dion : « Honnêtement, je pensais que ça ferait une bonne chanteuse. Pas la plus grande star du monde »
Patrick Sébastien a vécu 1000 vies. Des vies rythmées par des shows, de la joie, des désillusions mais aussi par des rencontres. Des rencontres dont il parle dans son nouvel ouvrage “Le carnaval des ambitieux” (ed. XO), disponible en librairies depuis ce jeudi matin. Parmi les personnalités qu’il a croisées sur son chemin en 50 ans de carrière, il y a des grands, de très grands artistes comme… Céline Dion.
Comme il le raconte, la jeune fille n’a que 16 ans lorsqu’il fait sa connaissance. “Honnêtement, je pensais que ça ferait une bonne chanteuse. Je ne préméditais pas que ça serait la plus grande star du monde”, confie-t-il au micro de Yahoo tout en revenant sur leur rencontre. Nous sommes en septembre 1984. Patrick Sébastien s’apprête à faire une tournée à l’Olympia et souhaite prendre une première partie. Il choisit Céline, une “petite extraordinaire” au mental d’acier. La suite, tout le monde la connaît.
Star mondiale à la carrière exceptionnelle, la quinquagénaire a tout “ce qu’un être humain peut souhaiter : l’immense fortune, la gloire colossale, la passion”. Mais le conte de fée cache une réalité bien plus sombre. “Derrière, il y a le tribut à payer, la maladie. Et puis, je pense que ce qui la touche beaucoup, le plus, c’est le manque de René. Comme je dis, tu peux te payer tous les gardes du corps que tu veux, ce qui te fait tenir, c’est le garde du cœur”, confie-t-il tout en saluant sa dernière prestation à l’occasion de la cérémonie des Jeux Olympiques, un show loin d’être passé inaperçu. “Elle a claqué la gueule à tout le monde”.
“Elle n’était pas aussi soumise qu’on l’a dit”
En cinquante ans de carrière, Patrick Sébastien a également connu plusieurs présidents de la République et parmi eux… Jacques Chirac, une rencontre qu’il l’a profondément marquée. “Il y a plein de gens qui considèrent que c’est le meilleur président qu’on ait eu. Pas pour son action politique. L’action politique, elle est discutable. Mais c’est celui qui ressemblait le plus à son peuple”, explique-t-il tout en énumérant ce qui le caractérisait. “Il était chaleureux, normal, ordinaire” mais aussi “bouffeur, buveur et tactile”.
Très proche du « père de la Corrèze » depuis l’adolescence, l’animateur a également eu l’occasion de côtoyer son épouse à plusieurs reprises. Il a d’ailleurs tenu à “remettre l’église au milieu du village” à son sujet. “J’ai vu le film Bernadette et dans le bouquin, je désacralise un peu le portrait de la dame. Je l’aime beaucoup mais le film montre une pauvre femme soumise et un mec presque benêt”, regrette-t-il, rétablissant la vérité. “Ce n’est pas aussi réducteur que ça. Elle n’était pas aussi soumise qu’on l’a dit et lui n’était pas non plus aussi benêt qu’on le prétend”.
Benêt non mais un peu rustre, oui. “Chirac avait un langage de charretier tout comme Depardieu” dont les frasques en ont fait bondir plus d’un. Accusé d’agressions sexuelles, il est d’ailleurs actuellement victime d’un lynchage médiatique, un phénomène incompréhensible pour Patrick Sébastien. “Pour l’instant, il n’est condamné à rien”, explique-t-il, rappelant la notion de “présomption d’innocence”. “Les tribunaux médiatiques qui aujourd’hui condamnent les gens avant qu’ils soient condamnés, ça m’emmerde. Je ne veux pas hurler ni pour sa condamnation ni pour son innocence”.
« C’est le pire chagrin qui puisse arriver à un être humain »
Comme lui, Patrick Sébastien est bon vivant, un mode de vie qui pourrait lui coûter cher. “Je fume trop, ça va finir par me tuer”, regrette-t-il, reconnaissant s’enquiller deux paquets par jour. Il explique en revanche n’avoir jamais touché “à la came” par peur d’en devenir “esclave” comme beaucoup de ses potes. Quant à l’alcool, il a arrêté le jour de ses 32 ans. “Quand je buvais, je buvais 1,5 litre de whisky par jour pendant des années. Je ne regrette pas d’avoir bu mais je ne regrette pas d’avoir arrêté”. Comme lui disait sa mère, il est important de pouvoir “s’arrêter quand les emmerdements dépassent le plaisir”.
Aujourd’hui, comme des milliards d’autres personnes sur Terre, Patrick Sébastien a peur de mourir. D’autant qu’il a déjà vu la mort de près, au décès de son fils. « C’est le pire chagrin qui puisse arriver à un être humain. Quand ça nous arrive, on est des handicapés dont on ne voit pas le fauteuil. C’est une douleur abominable ». Une telle souffrance qu’il s’est ensuite réfugié dans du « léger » pour remonter la pente et « faire le bonheur des autres ». « Si tu veux comprendre pourquoi je chante des conneries, pourquoi je chante les sardines, le petit bonhomme en mousse ou les serviettes, c’est à cause de ça ».
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Et s’il n’y a pas un jour où Patrick Sébastien ne pense pas au décès de son fils, il tente tant bien que mal de vivre sa vie pleinement. “J’ai 71 ans et je peux encore monter sur scène, chanter, manger et boire ce que je veux, regarder la télévision, écrire. Mon cerveau fonctionne, c’est que du bonheur”, confie-t-il avouant toutefois ne pas supporter l’idée de décréprir avec le temps. Fervent défenseur de l’euthanasie, il dit comprendre celles et ceux qui souhaitent “mourir dans la dignité”. Une volonté qu’il partage et qui le guidera le jour où ses problèmes de santé le dépasseront.
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