, Yann Arthus-Bertrand à Saint-Angel : « Allez, donnez-moi de l’amour

Yann Arthus-Bertrand à Saint-Angel : « Allez, donnez-moi de l’amour

Pour son projet Les Français et ceux qui vivent en France, le photographe Yann Arthus-Bertrand était à Saint-Angel ce mardi 15 octobre et encore demain jeudi 16 octobre. Ambiance.

« Ce que je veux, c’est montrer des gens qui s’aiment. » Assis sur son fauteuil à roulettes, appareil photo en main et l’œil rivé sur son écran d’ordinateur, Yann Arthus-Bertrand parle peu, mais juste. « Allez, regardez-moi, donnez-moi de l’amour ! Merci »

Clic clac, c’est dans la boîte. Leurs paniers de champignons à bout de bras, Yvonne et René quittent le plateau, une grande toile de jute tendue du sol au plafond. Un regard sur la photo que le grand homme a prise d’eux, quelques mots amicaux, la promesse de lui ramener un panier de cèpes ce matin et, déjà, les suivants prennent place.

Plus de 200 personnes inscrites par jour

, Yann Arthus-Bertrand à Saint-Angel : « Allez, donnez-moi de l’amourLe photographe rêvait de bigoudis, Marion et sa fille Lou ont exaucé son voeu.
Deborah, Anaïs et leur maman Bernadette, toutes en tablier. L’une est venue de Guéret, les autres d’Ussel, apportant avec elles un pâté aux pommes de terre, que Yann Arthus-Bertrand va déposer avec gourmandise dans la cuisine de la salle polyvalente. Puis, il reprend son poste, sorte de Sphinx bienveillant.

La Corrèze est belle, ça vaut le coup que les Corréziens soient pris en photo.

Nathalie (Passionnée de photo et élue municipale)

Autour de lui, ça s’agite. Les cinq membres de son équipe photo, plus deux équipes de tournage qui réalisent un documentaire pour France Télévision. Et les participants au studio qui, quart d’heure après quart d’heure, se présentent un peu timidement. Plus de 200 personnes inscrites pour la première journée de shooting hier, autant pour la seconde aujourd’hui.

Chasseurs, pompiers ou familles

Alice assure l’accueil : beaucoup de familles, de Saint-Angel, Ussel, Tulle ou de basse Corrèze ; des groupes aussi, des entreprises, des associations., Yann Arthus-Bertrand à Saint-Angel : « Allez, donnez-moi de l’amourDes pompes funèbres, Yann Arthus Bertrand en a photographiées d’autres. Jamais comme celles d’Ussel !
 

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Des pompes funèbres usselloises, avec corbillard et cercueil, la compagnie théâtrale Côte à Côte avec le décor de son dernier spectacle, la société de chasse avec sa meute de chiens et les pompiers de la commune, un groupe RICE (réserve internationale de ciel étoilé) du Parc naturel régional, tous les enfants de l’école, des résidents de la Fondation Chirac, le club de foot et de danse country, le refuge animalier bortois ou encore un éleveur de moutons avec son bélier Virus.

Tous jouent le jeu, viennent comme ils travaillent ou avec un tabouret, un animal, un vêtement… qui les caractérisent. Il y a même une tête blonde avec bigoudis. « Allez, on fait la petite fille, apprécie Yann Arthus-Bertrand, qui avait envie d’en voir. « Vous êtes la coiffeuse ? Ah, la maman, bonjour la maman ! »

Qu’est-ce que je cherche, tu crois ? Je ne sais pas, qu’il se passe quelque chose…

Yann Arthus-Bertrand (Photographe)

Virus, le bélier super star

Françoise, son assistante depuis 30 ans, improvise pour chacun d’eux un placement, une mise en scène. « Ah, voilà le mouton ! Et le chien avec ! Tu sais, j’ai fait passer des taureaux de 1.300 kg dans le Salon de l’agriculture, alors…  »

Pas impressionnée, elle guide l’animal, l’installe, l’empoigne. « Allez, fier ! », lance le photographe, qui glisse : « Qu’est-ce que je che, Yann Arthus-Bertrand à Saint-Angel : « Allez, donnez-moi de l’amourFrançoise, l’assistante de Yann Arthus-Bertrand, met en place Jean-Marc et le bélier Virus.
rche, tu crois ? Je ne sais pas, qu’il se passe quelque chose… »

« La Corrèze est belle, ça vaut le coup que les Corréziens soient pris en photo. C’est un projet démographique aussi, il fallait que les Corréziens en fassent partie », apprécie Nathalie. Passionnée de photo, élue municipale, c’est elle qui a contacté l’équipe de Yann Arthus-Bertrand. « Ça va leur laisser des souvenirs inoubliables et en plus, il va leur laisser leur photo et ça se passe dans la bonne humeur. »

Alors, Virus, sage comme une image, a droit à sa minute de lumière.

« Cette France des régions, c’est celle que j’aime » : la Corrèze dans le viseur du photographe Yann Arthus-Bertrand

Dans la boîte

Yvonne et René (Saint-Angel). « Notre fille Stéphanie m’a dit “Vous avez un événement à Saint-Angel, j’y tiens, je vous ai inscrits ! Vous y allez avec vos paniers et vos tenues de cueilleurs de champignons.”

Jamais on ne s’est exposé, mais le champignon a toujours été notre passion ; on est né avec les champignons et on a transmis cette passion à notre fils et lui à son fils. C’est ça qu’on a eu envie de raconter, cette transmission de nos pères à nos petits-fils. On a 78 ans, on a immortalisé une partie de notre vie. Avec Yann Arthus-Bertrand, c’est une chance. »

Stéphanie et Lou (Turenne). « On est les femmes à poils ! Au-delà d’être mère et fille, il y a beaucoup de choses qui nous relient, les animaux, la création ; l’illustration, c’est la chienne Paupiette. C’est une opportunité rare de participer à un projet artistique d’envergure ; il y a un côté ludique, un peu mise en scène, qui nous a plu. J’aime l’idée que l’équipe se déplace en campagne, voir les vraies gens., Yann Arthus-Bertrand à Saint-Angel : « Allez, donnez-moi de l’amourStéphanie et Lou, la mère et la fille « à poils ».

Que ça fasse partie d’un projet global, ça donne de l’intérêt à la chose. Et se faire photographier par Yann Arthus-Bertrand, c’est pas tous les jours ! On connaît son ADN. »

Audrey, Cleden et Henri (Saint-Salvadour et Objat). « C’est une expérience sympa et on adore le travail de Yann Arthus-Bertrand ; le rencontrer, c’est chouette. On a amené une petite chaise, que mon papa avait quand il était petit à l’école, que j’ai connue toute mon enfance et mon fils s’en servira bientôt…

Ce que j’aime dans la France, ce sont ses valeurs : le terroir, l’histoire, les liens et la transmission. Son regard sur l’écologie est intéressant, c’est chouette de transmettre ces valeurs-là aussi. »

Jean-Marc et Virus (Saint-Angel). « C’est une expérience comme une autre ! Mettre un petit village à l’honneur, un vrai village français où tout le monde s’entend bien, faut pas manquer le truc ! Y’a combien de villages qui voudraient être à notre place, avec un Monsieur qui est un artiste. C’est comme si Léonard de Vinci était venu ici pendant deux jours. Ça prouve qu’en France, il n’y a pas que le Stade de France, La Courneuve, l’Assemblée ou la Bonne Mère, il y a aussi des petits villages où on peut faire des trucs.

Et c’est pas un truc éphémère, ça restera dans le temps ; lui déjà ne l’est pas, éphémère, il est reconnu dans le monde entier. »

Déborah, Anaïs et Bernadette (Guéret et Ussel). « Être par une personnalité, ça n’arrive pas tous les jours. On est fan de Yann Arthus-Bertrand ! Ado, je (Déborah) regardais l’émission La terre vue du ciel, ça m’a sensibilisée à l’écologie. Et son film Humans, ça fait réfléchir sur la vie.

On adore cuisiner, on se partage nos recettes entre mère et filles. La cuisine, ça rapproche, surtout ici où on peut trouver de bons produits. C’était sympa de le faire en famille, ça restera comme un souvenir important. », Yann Arthus-Bertrand à Saint-Angel : « Allez, donnez-moi de l’amourLa compagnie Côte à Côte dans le décor du « Joueur de flûte ».

Nadine et la compagnie Côte à Côte (Saint-Angel). « j’avais envie qu’on se retrouve, toute l’équipe qui a travaillé sur Le joueur de flûte, et de leur offrir un moment ensemble. Pas forcément un moment de création, mais un moment un peu à part. 

C’est vraiment une chance de participer à ce projet. On est honoré et c’est une joie. Ce sont des photos particulières, parce que c’est un moment particulier. »

Marie-Noëlle, Marion et Lou (Saint-Fréjoux et Ussel). « Je (Marion) me suis dit que ça pouvait être marrant, j’ai trouvé l’idée originale, surtout de mettre ma fille en bigoudis. C’est un moment partagé en famille, trois générations, et même quatre parce qu’avec ses bigoudis, Lou nous fait penser à Mamie Jeannette, ma grand-mère, qui faisait les mises en pli ; elle lui ressemble.

Je commence une activité de coiffeuse à domicile, j’avais envie de mettre mon métier en avant. Ça peut me faire une petite pub aussi. Chacun amène ce qu’il est, c’est ça qui est bien.

Cette photo aura une place particulière. Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait autant de monde, que ce soit aussi grandiose. Ça restera un très bon souvenir. » 

Blandine Hutin-Mercier

Photos : Fabrice Combe

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