Le festival de jazz Du bleu en hiver réchauffe la Corrèze du 25 janvier au 3 février

Vingt-et-un concerts, cinq lieux de concerts, dix rendez-vous gratuits. La 19e édition du festival de jazz Du bleu en hiver multiplie les opportunités de se faire plaisir du 25 janvier au 3 février. Entre Tulle et Brive, l’édition « Jazzs magnétiques » attire à lui tous les styles du jazz, sans étiquette ni frontière. Tel le jazz, genre perméable à tant d’autres genres et influences.   

Fonseca et De Pourquery en tête d’affiche

Pour chaque soirée du festival, une coloration particulière d’un concert à l’autre, avec la part belle faite, dès l’ouverture avec Aquaserge, à la création, à la découverte, aux surprises, à l’improvisation et aux mélanges de genres. Sans négliger quelques figures emblématiques, Yun Sun Nah, Alexandre Saada, Roberto Fonseca et Thomas de Pourquery en tête d’affiche.Le cri du Caire, un cri de liberté venu des Printemps arabes. (photo Hélène Bozzi)

Le jazz se déclinera avec la danse avec Petite Lucette et Rémi Geffroy, sur le parquet de l’emblématique Magic Mirror, qui ouvriront des chemins de traverse en direction du bal et de la musique trad’. Comme l’an dernier, la création sera à l’honneur et les sonorités méditerranéennes également, avec deux solos immersifs et envoûtants, l’une notamment sur un piano spécialement sonorisé, un trio improvisé qui réunira deux duos chevronnés et Le Cri du Caire, la liberté psalmodiée à l’infini. 

A chaque soirée, sa coloration

Le dimanche, place aux familles avec des ateliers aux accents hip-hop et une sur-boum nourrie du travail de la journée. Quand il basculera sur Brive, le festival prendra des accents cubains, entre la très douce et suave violoncelliste Ana Carla Maza et l’inénarable Roberto Fonseca, avant de s’accorder aux explorations pianistiques et volontiers cinématographiques d’Alexandre Saada et de Chassol. 
Enfin, la dernière journée du festival affichera « une coloration très Thomas de Pourquery », résume Céline Huet.  Rémi Geffroy mêle le jazz et les musiques trad’. (photo Romane Begon)

« Il y a aussi une dimension conviviale nous importe aussi beaucoup, ajoute-t-elle. Avec le Magic Mirror à Tulle, qui donne le signal de lancement du festival, ou au bar du théâtre de Brive. Des lieux qui permettent au public de se retrouver, boire un verre, échanger, pour que l’esprit du festival perdure jusqu’au bout de la nuit. On insiste aussi pour qu’il y ait beaucoup de concerts gratuits, pour que le public ne se sente pas empêcher de venir. »

Ambiance irlandaise pour lancer les 36es Nuits de Nacre, du 28 au 30 juin 2024 à Tulle

Tous les plaisirs du jazz

Jeudi 25 janvier.Edredon sensible. 18 h 30, Magic Mirror à Tulle. Quatre types, deux qui battent les bras, deux qui soufflent ; c’est la transe (gratuit).

Aquaserge. 21 h, théâtre de Tulle. De la pop expérimentale qui signe La fin de l’économie (de 5 € à 21 €, navette). Atelier improvisations vocales et instrumentales, mardi 23 février de 18 h 30 à 20 h 30 aux Lendemains qui Chantent.

Vendredi 26 janvier. Petite Lucette. 18 h 30, Magic Mirror. Cinq musicien(ne)s distingués lors de Jazz Migration, des rythmes intenses inspirés des musiques trad’, un instrumentarium évolutif et beaucoup d’improvisations (soirée 3 concerts, 5 € à 10 €). 

Le bal de Petite Lucette. 21 h, Magic Mirror. Le quintet ranime le dancefloor avec des reprises et airs de guinguette originaux, des valses électriques ou des javas clinquantes. 

Rémi Geffroy. 23 h, Magic Mirror. La rencontre du folklorique accordéon diatonique et de la basse électrique, un talent émergeant à découvrir. 

Samedi 27 janvier. Carte blanche. 12 h, au Magic Mirror. Avec les formations du conservatoire de Tulle. 

Maïlys Maronne et Adrien Chennebault. 17 h, théâtre de Tulle. Tous les deux ont participé à la création Sauvage l’an dernier sur Du bleu en hiver. Elle explore toutes les dimensions du piano, entre contemplation et naturalisme ; son instrument sera spécialement sonorisé pour l’occasion. Lui, batteur et percussionniste bercé par les musiques traditionnelles et improvisées, nous emmène dans une autre dimension avec son nouveau projet, Chamanes. Une expérience à tenter (gratuit). 

Kevin Seddiki et Jean-Louis Matinier invitent Renaud Garcia-Fons. 20 h 30, Magic Mirror. La guitare de l’un, l’accordéon de l’autre à la rencontre de la contrebasse du troisième, entre chanson, classique et flamenco ; deux duos qui se recomposent en un trio, qui n’aura eu qu’une journée, la veille aux Lendemains qui Chantent, pour s’accorder et plonger de concert dans des ambiances méditerranéennes (soirée 3 concerts, 5 € à 10 €). A 19 heures et minuit, DJ Maurice. 

Le cri du Caire. 22 h 30, Magic Mirror. Saxo et cordes se mêlent à la voix psalmodiée d’Abdullah Miniawy, poète et chanteur égyptien avide de liberté et de justice. Le trio, constitué en 2013 dans la foulée des Printemps arabes, livre un vibrant cri de liberté ; une ode au métissage moyen-oriental.

Yun Sun Nah. 17 h, théâtre de Tulle. L’une des chanteuses jazz contemporaines les plus admirées sera en duo avec le pianiste Tony Paeleman dans un nouveau répertoire, inspiré des chanteuses qui l’ont marquée (de 5 € à 21 €, navette).

 

Jeudi 1er février. Ana Carla Maza trio. 18 h 30, théâtre de Brive. Caribe, un album joyeux et virtuose de l’enfant prodige du violoncelle cubain (gratuit), qui s’inspire de La Havane et des traditions caribéennes. Du jazz chaud, doux et envoûtant. 

Roberto Fonseca. 21 h, théâtre de Brive. La Gran Diversion, une réinvention de la Cabane Cubaine, le cabaret du Montmartre des années 30 (complet). A 23 heures, after tropicool par Deadloss et Dj shaker.

Vendredi 2 février. Alexandre Saada. 18 h 30, théâtre de Brive. Pianiste, multi-instrumentiste, l’élève de Petrucciani, Goyone et Forté, mêle jazz, pop et rock pour un voyage musical inventif (gratuit), une heure d’improvisation tellement travaillée que ça devient juste extraordinaire. 

Chassol. 21 heures, théâtre de Brive. Du jazz, du groove, des punchlines pop et un art consommé des collages musicaux. Ce grand claviériste, riche d’un immense répertoire (dont des musiques de films) évoque le peintre américain Basquiat avec son projet Basquiat Soudtracks, mêlant comme lui et avec joie les arts et les influences (de 5 € à 21 €, navette). 

Samedi 3 février. Carte blanche. 11 h, médiathèque de Brive. Avec Thomas de Pourquery et le bassiste Sylvain Daniel. A 12 h 30, blind test à la brasserie la Banou, à Brive. 

Tarzan et Tarzan. 18 h 30, théâtre de Brive. Sarah Brault et Marion Jo n’aiment rien tant que la liberté et le grand charivari pour leurs improvisations pop rock déjantées. Un travail hyper sensible, au féminisme très engagé, qui balance du minimalisme à une grande puissance (gratuit). 

Thomas de Pourquery. 21 h, théâtre de Brive. Le chanteur compositeur et saxophoniste se lance dans un nouveau répertoire, plus pop et toujours osée, dans une nouvelle formation à cinq ; un artiste entier, à la présence remarquable (de 5 € à 21 €). 

Sugar Sugar. 23 h, théâtre de Brive. Un live électro-acoustique, avant-gardiste et ludique réunissant batterie et synthé modulaire pour finir dans une ambiance sucrée le festival (gratuit). 

Blandine Hutin-Mercier