Vallée Vézère : les commanderies templières et hospitalières mises à l’honneur

Jérusalem, au XIIe siècle. Les pèlerins en route vers le tombeau du Christ sont régulièrement victimes d’attaques de la part de bandits et de musulmans. Pour les défendre au cours de ce chemin de croix, deux ordres sont créés : les Templiers et les Hospitaliers.

Jérusalem, au XIIe siècle. Les pèlerins en route vers le tombeau du Christ sont régulièrement victimes d’attaques de la part de bandits et de musulmans. Pour les défendre au cours de ce chemin de croix, deux ordres sont créés : les Templiers et les Hospitaliers.

Des ordres novateurs

Une curiosité dans un monde médiéval divisé en trois catégories, ceux qui travaillent, ceux qui combattent et ceux qui prient : Hospitaliers comme Templiers portent la double tunique de moines et de soldats. Si les premiers sont un peu moins connus du grand public, les seconds ont alimenté les fantasmes au cours des siècles. À commencer, notamment, par leur prétendu trésor, qui aurait été, au choix, enterré au pied d’un château en pays cathare ou encore caché en Amérique, deux siècles avant l’expédition de Christophe Colomb.

Leur fin, sous la forme d’un procès, en 1314, sur ordre du roi Philippe le Bel, ajoutera à leur légende. Il faut dire qu’au fil du temps, ces deux ordres avaient réussi à construire un patrimoine assez exceptionnel. « Ils étaient bien entendu présents en Orient à cause de leur fonction, détaille Marc-Olivier Agnés, chargé de mission pour la valorisation du patrimoine templier et hospitalier à l’office de tourisme (OT) du pays de Brive. Mais ils avaient aussi des fermes de rapport en France, qui leur permettaient de financer la guerre ou encore la construction de châteaux forts en Orient. »

« Ce patrimoine a été étonnamment préservé, même si on peut estimer qu’il n’en reste que la moitié aujourd’hui »

Ces fermes de rapport, appelées commanderies, sont nombreuses le long de la Vézère, entre Brive-la-Gaillarde (Corrèze) et la région de Montignac-Lascaux (Dordogne). C’est pour mettre en valeur ce patrimoine méconnu que l’OT de Brive, en collaboration avec ses homologues périgourdins de la vallée Vézère, a développé ce parcours. « Le but est de créer un réseau autour de ce patrimoine, détaille Marc-Olivier Agnés. Patrimoine plus connu en Dordogne qu’en Corrèze d’ailleurs. L’idée est de relier tous ces sites par une communication beaucoup plus large. »

Des sites à valoriser

En s’appuyant sur le local, comme « l’érudit du village ou des associations, comme à Condat », ces sites s’ouvrent à la visite. « Cela permet de comprendre comment ils vivaient à l’époque », prolonge le chargé de mission.

En tout, 16 sites ont rejoint le réseau. « On est en discussion avec trois ou quatre de plus, qui sont des sites privés », détaille Marc-Olivier Agnés qui prolonge, « ce patrimoine a été étonnamment préservé, même si on peut estimer qu’il n’en reste que la moitié aujourd’hui. »

En Périgord noir, on peut citer des sites comme Sergeac, pure commanderie templière, qui va devenir une résidence d’artistes, mais aussi l’église du château de Commarque, aux Eyzies. « Quand on pense à la vallée Vézère, on a la préhistoire en tête, livre le responsable. Mais c’est tellement plus riche, en particulier avec tout ce qui touche au médiéval. »

Le projet a été lancé il y a tout juste un an. L’objectif, à terme, étant de permettre aux collectivités de mettre en valeur ce patrimoine par diverses animations. « En fonction de leurs moyens, bien sûr », précise Marc-Olivier Agnés.