Bordeaux : la nouvelle exposition du Frac Méca présente la Nouvelle-Aquitaine sous tous les angles

La première a permis de révéler des pionniers comme Gustave Le Gray et Henri Le Secq. La seconde a mobilisé près d’une trentaine d’artistes pour documenter l’Hexagone, dans des démarches parfois très expérimentales, jouant un rôle crucial dans la carrière de plusieurs grands noms de la photographie. Quant à la troisième, tout aussi mythique, elle a donné lieu à des icônes visuelles de la Grande Dépression économique américaine sous l’objectif de Dorothea Lange et Walker Evans.

Neuf artistes, une région

La commande lancée il y a trois ans par le Frac Méca, avec le soutien de la Région Nouvelle-Aquitaine, s’inscrit dans cette lignée. L’idée provient de Gilles Mora, qui a joué un rôle essentiel en tant que membre actif du comité technique d’acquisition du Frac Nouvelle-Aquitaine Méca (alors Frac Aquitaine) au début des années 1980. Grâce à lui, un fonds historique remarquable a été constitué, comprenant les prestigieux Diane Arbus, Henri Cartier-Bresson, Raymond Depardon, Walker Evans, Robert Frank et August Sander notamment. « Ici, nous avons délibérément écarté l’option de la carte blanche, retrace Gilles Mora pour adopter une méthode plus directive, impliquant la mise en place d’un comité scientifique composé de professionnels issus de divers domaines tels que la géographie, la sociologie et l’urbanisme. » Ces derniers ont défini des thématiques, qui ont été proposées à neuf artistes : trois internationaux, trois nationaux et trois régionaux.

« Dans les réponses, nous avons une gamme allant de la photographie traditionnelle jusqu’aux installations »

Le résultat de leurs explorations dans une étendue aussi vaste que l’Autriche se concrétise sous la forme d’un livre et d’une exposition. « Dans les réponses, nous avons une gamme allant de la photographie traditionnelle jusqu’aux installations, offrant ainsi toute la diversité des approches actuelles du médium », précise Gilles Mora. Forcément lacunaire, parfois décevant, cet inventaire visuel trouve aussi quelques lectures remarquables, à l’exemple du récit photographique de Jean-Luc Chapin, dont les images exploitent avec éclat les gammes chromatiques caractéristiques de l’école de Barbizon dans des représentations de la vie rurale et paysanne rencontrée dans les Landes, la Creuse, la Corrèze et la Gironde. De même avec Noémie Goudal et ses visions « surnaturelles » de la montagne pyrénéenne.

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