, La mort de la plasticienne Marinette Cueco, pionnière du land art

La mort de la plasticienne Marinette Cueco, pionnière du land art


L’artiste Marinette Cueco, en juin 2007. L’artiste Marinette Cueco, en juin 2007.

Elle a fait du land art dix ans avant que le terme n’existe, et d’une manière bien différente : là où les artistes, majoritairement des hommes, principalement américains, déplaçaient des tonnes de pierres pour construire, par exemple, une jetée en forme de spirale dans le lac salé d’Utah, elle herborisait dans les forêts de sa Corrèze natale, tissait des foins, nouait des lianes, tressait des branches.

Un « land art de proximité », selon l’historien et critique d’art Itzhak Goldberg, qui fut, ces dernières décennies, avec Pierre Bergounioux, l’un de ses plus fidèles soutiens, et qui ajoute : « Elle ne s’impose pas à la nature mais entame un dialogue avec. » Elle-même se sentait plus proche de l’arte povera, ce mouvement italien né dans les années 1960, dont elle est plus contemporaine. Marinette Cueco est morte à Paris, le 18 octobre. Elle avait 89 ans.

Née le 27 septembre 1934, à Argentat (Corrèze), elle faisait, en réalité, du land art (ou de l’arte povera) depuis son enfance, ou en tout cas son enfance lui en avait enseigné, sans doute malgré elle, les prémices. « J’ai appris la sobriété », confiait-elle au Figaro en 2022, alors qu’elle évoquait sa jeunesse dans la France occupée. « Les Allemands raflaient tout. Il n’y avait rien à manger hormis le potager familial. On allait chercher des champignons. Cette façon de vivre, sobrement, en relation forte avec la nature, ne rien jeter, faire du neuf avec du vieux, est devenue ma philosophie. Une de mes grands-mères m’a appris à filer à partir d’une toison de mouton trouvée dans une ferme. Je savais coudre et tricoter très jeune. On vivait écologiquement, au sens fort du terme, sans le savoir. Le mot n’existait pas. »

Cette vie entre femmes – les hommes de la famille, résistants, avaient pris le maquis – forme à l’indépendance : une des façons de la conquérir, c’est de faire des études. Marinette Cueco intègre l’école normale de Tulle. Elle y rencontre Claude Duneton (1935-2012), devenu plus tard écrivain puis, une fois installée comme institutrice, en 1956, le peintre Henri Cueco (1929-2017), qui travaille alors aux décors d’une pièce de théâtre. Le couple se marie à l’hiver 1956-1957.

A la façon des botanistes

Jusqu’en 1974, et une exposition d’Henri Cueco dans la galerie de Mathias Fels, à Paris, qui sera une première réussite commerciale, c’est grâce à son métier d’enseignante que le couple joint les deux bouts. Elle travaille également avec son époux, et d’autres, sur la série « Livre d’école, livre de classe » (une critique du contenu des manuels scolaires, qui fut également en 1976 le sujet du livre de Duneton, Je suis comme une truie qui doute, Seuil), en collectant les ouvrages reproduits. Elle participe aussi à la conception des costumes, des décors et des scénographies de théâtre que fait Henri Cueco à partir des années 1970.

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