, Les paysages du Jura ravagés par les flammes au cœur du travail de la plasticienne Christelle Fillod

Les paysages du Jura ravagés par les flammes au cœur du travail de la plasticienne Christelle Fillod

L’artiste photographe présente une partie de son œuvre à Saint-Amour (Jura) jusqu’à début novembre. Très inspirée par les grands espaces de son Jura natal, elle a travaillé aussi sur les paysages après les grands feux de forêts de l’été 2022.

Christelle Fillod prépare en cette fin d’été 2023 une exposition pour Roubaix,  « Terre d’ombre », qui sera présentée à partir du 10 septembre dans la ville du Nord.

Ce sont les paysages du Jura qui seront à l’honneur… ou, du moins, ce qu’il en reste.

Régulièrement, au cours de l’année écoulée, elle s’est rendue sur les lieux des grands incendies de l’été 2022, qui ont dévasté plusieurs forêts non loin du Lac de Vouglans. Elle les a photographiés, elle les a dessinés aussi.  « Les paysages ont été transformés par les feux. Mon travail en noir et blanc est bien adapté à ces paysages, noirs, carbonisés » raconte l’artiste.

Elle poursuit : « La technique que j’ai utilisée, c’est la photo en sténopé, sans objectif, mais avec des temps de pose très longs. Je suis allée au plus dénudé, si j’ose dire, le rendu est particulier, très plastique. C’est assez pictural, j’aime beaucoup. »

Elle a dessiné, non pas au fusain, comme d’habitude, mais avec du charbon. Elle raconte : « J’ai ramassé du bois brûlé par les flammes, cramé au cœur. Des bois d’essences différentes. J’ai bien réussi à rendre compte de mes émotions. »

Ses œuvres sont visibles en ce moment à Saint-amour, dans le Jura. Avec deux autres artistes, Corinne Bourru et Pascale Maheut, elle présente son travail aux Prisons Royales et à l’Apothicairerie. Elle a été très inspirée par ces bâtiments érigés au XVII e et XVIII e siècle.

Elle propose des paysages en imaginant ces prisonniers privés de liberté qui devaient certainement rêver de grands espaces. Elle a utilisé la photo et le dessin pour réaliser ses œuvres « en demi-teintes, en clair-obscur. Une ambiance particulière dans ces vieilles pierres chargées d’émotion. »

On marche doucement dans ces lieux, sans bruit.

Christelle Fillod, plasticienne

Pour l’apothicairerie, l’ancienne pharmacie, elle a travaillé plutôt sur l’animal en photographiant des fourrures pour illustrer des « remèdes de sorcières » comme elle le dit elle-même. Avec toujours un lien : si elle part du très figuratif, on arrive sur de l’abstrait…

Après une vingtaine d’années de voyage, elle est revenue dans son village jurassien où elle est née, Broissia dans la Vallée du Suran, située dans la Petite Montagne. « C’est mon camp de base, là où j’ai mon atelier. »

La place est nécessaire : l’une de ses œuvres photo mesure 1,3 m sur 2,5 m. De plus, il faut de l’espace pour ranger l’un de ses outils de travail : elle a aménagé une caravane qu’elle a transformée en laboratoire pour son projet « Caravane Obscura » selon le principe de la première technique de photo, sans objectif.

Christelle Fillod est artiste, photographe ou plutôt plasticienne comme elle aime se définir elle-même « plasticienne parce que mon travail a une dimension plastique avec photo, dessin, contexte et même installation. » Elle travaille la photographie « en argentique et en noir et blanc principalement. » Elle dessine aussi. Ce sont les paysages qui l’inspirent. Elle photographie un lieu et même, quelques fois, le dessine au fusain. Elle a passé beaucoup de temps dans les forêts jurassiennes détruites par les incendies de l’été 2022. Un travail et aussi une thérapie.

Si ces œuvres parlant des feux de 2022 seront visibles à Roubaix, à partir du 10 septembre, il n’est pas prévu encore de les voir dans le Jura ou en Franche-Comté. Dommage, car elle conçoit son travail sur les paysages comme un moyen de réflexion.

Pour elle, ces grands feux de l’été 2022 ont été l’occasion de faire réfléchir sur le changement climatique. « Je suis à l’écoute du lieu quand je travaille, avec mon ressenti. Ce n’est pas anodin d’être confronté à ce type d’événement. » 

Parce que, ces feux, c’est bouleversant.

Christelle Fillod, plasticienne

Et elle conclut : « Pour moi, c’est une manière de comprendre, de saisir l’ampleur de la catastrophe et aussi de digérer émotionnellement. J’espère toucher les personnes qui verront mon travail. »

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