Cet artiste de 96 ans cherche un musée pour exposer ses œuvres
Michel Rousseau, artiste rémois presque centenaire, aimerait faire don de toutes les œuvres qu’il a réalisées durant les dernières décennies. Il recherche un lieu qui accepterait de les exposer dans la région.
Il peint, sculpte et écrit depuis près de 80 ans. Michel Rousseau cherche aujourd’hui un établissement à qui faire don de ses créations qui prennent de plus en plus de place dans son atelier parisien.
« Mon médecin m’a interdit de monter à l’échelle » nous confie Michel Rousseau, lorsque nous entrons dans son atelier. Pourtant, à 96 ans, il continue de peindre des toiles bien plus hautes que lui. L’une de ses dernières créations mesure plus de deux mètres de haut : « c’est peut-être la dernière, je n’en sais rien » plaisante-t-il.
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Sur cette peinture, poétique et lumineuse, s’entremêlent des visages de femmes sur un fond bleu et blanc. Les femmes sont l’une de ses principales sources d’inspiration. On les retrouve également dans ses sculptures, en terre cuite ou en métal.
Les chevaux sont également partout dans cet espace exigu. Les équidés et leur force le fascinent depuis son plus jeune âge. Un jour, nous explique-t-il, il est tombé par hasard sur une photographie en une du Courrier de l’Unesco. Une photographie qui l’a bouleversé. On y voyait la statue d’un cheval de Saint-Marc à Venise démontée pour être restaurée : « Quand je l’ai vue, je l’ai trouvée si parfaite que j’ai eu l’impression de l’avoir réalisée moi-même, je n’arrêtais pas d’y penser ». Il a reproduit cette image en dessin et en peinture « peut-être 150 fois » nous dit-il.
Obsessionnel et passionné. Michel peint, sculpte et écrit depuis son adolescence. « J’ai commencé quand on m’a foutu à la porte de mon lycée de Reims, on m’a dit que je n’étais pas utile. »
Il a alors décidé de suivre le destin qu’il s’était choisi, celui de créer. « Nous avons connu tellement de hauts et de bas » nous raconte son épouse, Andrée, qui est à ses côtés depuis plus de 70 ans. Avec elle, il est parti à Paris dans les années 1950. Tous deux s’installent dans la célèbre cité d’artistes « La Ruche » du côté de Montparnasse. Avant lui, Chagall a travaillé dans le même atelier. Les conditions de vie y sont difficiles, spartiates. Mais Michel Rousseau connaît un certain succès. Il multiplie les expositions dans les galeries et vend ses toiles dans le monde entier, notamment au premier ministre britannique Anthony Eden.
En 1973, le couple s’installe dans un nouvel atelier dans le 15e arrondissement de Paris où il réside toujours actuellement. Depuis les années 1990, les ventes se sont taries. De nombreuses galeries ont fermé leurs portes et Michel Rousseau n’a pas pris le pli du numérique. « Il n’a même pas de site internet, aucune visibilité », nous explique sa nièce, Irène, qui vient régulièrement prendre soin de Michel et Andrée. Pourtant, la passion de l’art ne l’a jamais quitté.
« Nous avons réussi à vivre de mes peintures, mais je n’ai jamais voulu faire de la peinture commerciale. J’aurais pu, mais je veux faire avant tout des choses qui me plaisent » explique Michel. « Il est comme ça » ajoute son épouse, « il ne saura jamais expliquer pourquoi il fait les choses, il les fait comme il les ressent. Il a toujours fait cavalier seul, mais je trouve dommage qu’il ne soit pas connu comme il le devrait. »
Andrée est convaincue du talent de Michel, tout comme ses neveux et nièces. Tous veulent aujourd’hui lui permettre de réaliser son dernier rêve : laisser une trace dans sa région d’origine.
Son dernier rêve : laisser une trace à Reims
Michel Rousseau, né à Reims, est resté très attaché à sa ville et ses environs. À ses débuts, il a réalisé plusieurs créations dans la région, notamment des bas-reliefs à Chalôns-en-Champagne et Vitry-le-François. Il a également participé en 1948 au chantier de restauration de la cathédrale de Reims, travaillant principalement sur la Vierge qui surplombe le portail central. Il aimerait ainsi pouvoir faire don de toutes ses œuvres à un musée ou établissement de la région. Lui et son épouse n’ont pas eu d’enfants et craignent qu’elles ne soient pas conservées lorsqu’ils ne seront plus là.
Deux conservateurs du musée des Beaux-Arts de Reims se sont déplacés au mois de mars 2023 pour prendre connaissance des toiles et sculptures de Michel Rousseau et ont déclaré que « [son] énergie créatrice (…) était tout à fait impressionnante, comme le nombre d’œuvres conservées et la manière dont il se réapproprie et retravaille ses sujets ». Toutefois, ses œuvres restent trop récentes pour ce musée. « Malgré la profondeur de la carrière de Michel Rousseau et son attachement à Reims où il a travaillé précocement, il nous est difficile d’enrichir le fonds avec des œuvres de la fin des années 1980-années 1990 et postérieures » ont-ils expliqué par e-mail à l’un des neveux de Michel Rousseau.
Malgré cette déception, Michel Rousseau et sa famille poursuivent leur quête d’un lieu qui permettrait à ses dernières œuvres d’exister hors de son atelier.
Une adresse e-mail pour le contacter : atelier.michel.rousseau@gmail.com
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