Fin de la rave party en Corrèze : « Désolé pour le dérangement »
Un champ de boue. Voilà ce qu’il reste, ce dimanche 12 novembre, du terrain agricole sur lequel s’est tenue la rave party (ou free party) qui a réuni plus de 1.500 personnes depuis samedi, à Chartrier Ferrière, en Corrèze. Les pas et les sauts des manifestants d’un côté, les roues des voitures, des camping-cars et des camions de l’autre ont eu raison du pré de trois hectares.
Vers 16 heures, la situation se complique
Vers 16 heures, alors que la musique venait d’être éteinte à la demande de la gendarmerie, la situation s’est sérieusement compliquée. Les véhicules de festivaliers ont commencé à vouloir quitter le terrain. Après la pluie qui s’est abattue dans la nuit, et le passage des premiers véhicules ayant quitté les lieux, cette pente d’une cinquantaine de mètres est rapidement devenue un obstacle pas loin d’être infranchissable. Dans une « bonne ambiance » de lendemain de fête, les teufeurs poussaient à plusieurs les véhicules qui s’y aventuraient.
Les participants de la free party ont commencé à quitter les lieux, ce dimanche, non sans difficulté. Photo Pierre Vignaud
La colère des riverains
Quelques dizaines de mètres plus haut, l’ambiance était tout autre. « On n’en peut plus. Depuis deux jours, la musique résonne dans la maison. On a été obligé de confier notre enfant de 10 ans à la famille, à Chasteaux. Il a eu très peur lorsqu’il est tombé sur des hommes bourrés qui titubaient dans le chemin ! Investir un lieu de cette façon, sans prévenir personne, ce n’est pas acceptable « , dénonce Pierre, le plus proche riverain du site.
« Un groupe d’hommes est passé ensuite. L’un d’entre nous a dit ‘désolé pour le dérangement’. Mais ils peuvent être désolés ! », s’indigne Alexia, sa compagne. Pour éviter que les teufeurs n’envahissent leur pré, ce couple a même décidé de couper un arbre pour bloquer l’accès.
1.500 teufeurs s’installent dans un pré pour une rave party à Chartrier-Ferrière
Quelques maisons plus loin, l’exploitant du champ, un éleveur d’une centaine de chèvres qui vend ses propres fromages, ne décolère pas. « Ils arrivent chez les gens, ils ne préviennent personne. Dans ce pré, j’y mets mes bêtes. L’été, j’y fais les foins. Il va y en avoir pour 1.500 euros par hectare pour remettre en état. Je ne vous compte pas le temps passé. Et comme je suis locataire verbal d’une grande partie de la zone, cela va être pour ma pomme. On subit ! » s’indigne Joël Faure.
Une opération de gendarmerie
Alors que les fêtards commençaient à quitter les lieux avant la tombée de la nuit, certains marchant en chaussettes, mouillés jusqu’aux os, dans les rues de Chartrier-Ferrière, la gendarmerie a mis en place un dispositif pour évacuer la zone. Des contrôles d’alcoolémie et de stupéfiants ont été réalisés depuis le début de la manifestation. 
Un important dispositif a été déployé à Chartrier-Ferrière par la gendarmerie.
Une centaine de militaires ont été envoyés sur les lieux en fin d’après midi dans la perspective de saisir du matériel. Des équipes cynophiles sont aussi sur les lieux dans le but de dissuader les personnes qui voudraient rester une nuit de plus. À Chartrier-Ferrière, la fête est finie.
Pierre Vignaud
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