, Pollution de l’eau aux pesticides en Corrèze et en Limousin

Pollution de l’eau aux pesticides en Corrèze et en Limousin

, Pollution de l’eau aux pesticides en Corrèze et en Limousin

Des traces de pesticides interdits depuis plus de dix ans ont été retrouvés au niveau des captages d’eau qui alimentent les communes d’Allassac et de Vigeois, en Corrèze. Les taux n’excèdent cependant pas les seuils sanitaires, et l’eau reste, pour l’instant, potable. Ce ne sont pas les seules zones du Limousin à connaître pareils cas, ou similaires, et les interrogations sur les risques demeurent.

Branle-le-bas de combat à Allassac et à Vigeois, en Corrèze !

Des traces d’un composant issu de l’utilisation du tolyfluanide et du dichlofluanide, deux pesticides interdits depuis plus de dix ans, ont en effet été identifiées dans les stations de captages d’eau sur les deux communes. 

À ce stade des analyses, et dans l’attente d’autres, plus poussées, les seuils sanitaires transitoires n’excédant pas les limites autorisées, l’eau reste potable, selon la préfecture du département et l’Agence Régionale de Santé. Toutefois, et par précaution, la déconnexion du captage a été effectuée. 

Ce ne sont d’ailleurs pas des traces des deux produits interdits qui ont été trouvées, mais celles de leurs métabolites, le NN Diméthylsulfamide (NN-DMS), c’est-à-dire un composant issu de la dégradation de deux pesticides. 

Cette « pollution » ne proviendrait pas d’une utilisation frauduleuse de l’un des produits, mais plutôt, d’une forme de rémanence de leur utilisation passée, et ce, malgré les plus de dix ans de leur interdiction ! 

« Cela illustre que la nature obéit à ses lois, pas aux nôtres, une fois ces molécules répandues. Si l’on trouve ces résultats d’analyses aujourd’hui, ce n’est effectivement pas, normalement, parce que des gens continuent de s’en servir. Non, c’est parce qu’enfin, on cherche ces produits dans les analyses, ce qui n’était pas le cas avant. Et plus cela va aller, plus on va en trouver, notamment, du fait de sa topographie, en aval du bassin de la Vienne, passé Saint-Junien en Haute-Vienne. Donc, si l’on continue comme on fait, en attendant juste le résultat de nouvelles études, c’est grotesque !«   Dr Pierre Michel Périnaud, fondateur de l’association Alerte Médecins sur les pesticides

Et de fait, le médecin haut-viennois n’a pas tort.

Entre octobre 2020 et décembre 2022, l’Anses, l’Agence de sécurité sanitaire, avait testé, dans l’eau potable en France, la présence de résidus de pesticides, d’explosifs et d’un solvant industriel. Il s’agissait de polluants alors jamais mesurés auparavant, sur près de 300 sites.
Les résultats n’étaient guère bons, même si aucun ne dépassait la quantité sanitaire limite fixée à l’époque par les autorités.

Il apparaissait aussi que si le Limousin n’était pas la région la plus touchée dans l’Hexagone, elle n’était pas exempte de cette pollution.

Ainsi, déjà en Corrèze, à Saint-Pardoux-l’Ortigier, des traces d’Atrazine déséthyl et de Métolachlore ESA avaient été dépistées, tout comme à Ussac.

À Ussac toujours, Hautefage et à Perpezac-le-Noir, d’autres traces de pesticides, notamment de phtalimide, avaient été également détectées.

En Creuse avaient été relevées des résidus d’explosifs à Magnat-l’Étrange et à Chamberaud, ainsi que des traces de pesticides à Boussac-Bourg et à Trois-Fonds.

Enfin, en Haute-Vienne, le principal point noir se situait à Saint-Martin-Terressus, avec des traces de résidus de produits phytosanitaires et de pesticides.

Encore une fois, dans tous ces cas, aucun seuil ne dépassait les quantités limites, et, parfois, en était même très éloigné.

 Pour autant, cela ne veut pas dire qu’il n’y a aucun risque pour la santé.

« Le bon sens, la prévention, voudraient que l’on applique la loi. En théorie, aucun produit ne peut être autorisé si sa non-dangerosité n’est pas établie. Mais quid des métabolites, dont on ne connaît parfois que bien après les effets ? Et là, je ne parle que des produits pris un par un. Le véritable problème vient de l’effet cocktail, quand plusieurs se mélangent. Et il faut ajouter beaucoup d’autres substances, comme les traces médicamenteuses, que l’on retrouve aussi ! « » Dr Pierre Michel Périnaud, fondateur de l’association Alerte Médecins sur les pesticides

Autre souci, c’est qu’il n’y a pas de remède universel pour traiter ces cas.

« On peut dans certains cas traiter l’eau par ozonation. Mais pas dans tous. Dans le cas du Diméthylsulfamide, par exemple, l’ozonation va le transformer en une molécule encore plus toxique. Ce qui est certain, c’est que les petites stations d’épuration vont devoir faire des investissements colossaux pour répondre à ces problématiques. Mais le pourront-elles ?« 

Reportage tourné à Vigeois (Corrèze) de Julie Radenac et Laurent Du Rusquec, tourné le jeudi 18 janvier 2024.

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Reportage tourné à Vigeois (Corrèze) de Julie Radenac et Laurent Du Rusquec, tourné le jeudi 18 janvier 2024. ©France Télévisions

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