, Quand une artiste africaine-américaine était indésirable aux États-Unis

Quand une artiste africaine-américaine était indésirable aux États-Unis

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1971. L’artiste africaine-américaine Elizabeth Catlett a de quoi se réjouir : pour la première fois, un musée new-yorkais organise une grande exposition de son œuvre, et elle est invitée au vernissage. Mais la sculptrice et graveuse, qui vit au Mexique, a un souci : les autorités américaines refusent de lui accorder un visa pour traverser la frontière…

La raison ? Elizabeth Catlett est officiellement « indésirable ». Depuis qu’elle s’est installée au Mexique, elle aurait de mauvaises fréquentations. En effet, l’artiste travaille dans un atelier qui promeut l’art accessible au plus grand nombre. Et le lieu accueille de nombreux communistes, ennemis jurés du gouvernement américain. N’aurait-elle pas adhéré à leurs idées ?

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Contrainte de renoncer à la nationalité américaine

Ses œuvres ne plaident pas en sa faveur… Catlett fait notamment des gravures sur linoléum, facilement diffusables. Elle y montre des personnages historiques noirs, tout comme des figures de militants antiracistes, peu appréciés des autorités, comme Malcolm X. L’artiste s’attache aussi à rendre hommage aux femmes africaines-américaines anonymes. Elle veut célébrer leur courage. Ainsi, dans l’une de ses œuvres, une travailleuse agricole pauvre est représentée sans mépris, digne d’admiration.

Ces engagements antiracistes et en faveur des classes populaires la rendent suspecte. La voilà donc empêchée de retourner aux États-Unis. La mort dans l’âme, Catlett est même contrainte de renoncer à sa nationalité américaine pour adopter la mexicaine.

À LIRE AUSSI Les dessous (trop) chics des LavoisierHeureusement, ses collègues se mobilisent pour lui permettre d’aller à son exposition. Devant l’ampleur du mouvement, les autorités cèdent et accordent un visa spécial à l’artiste… à condition qu’elle ne tarde pas trop à retourner au Mexique ! Cette injustice sera réparée des années plus tard : Catlett retrouvera sa nationalité en 2002.

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