Week-end à Brive-la-Gaillarde : que faire dans la cité corrézienne ? Nos incontournables
La cité corrézienne devient durant trois jours (10, 11 et 12 novembre) la plus grande librairie de France à travers sa foire du livre. L’occasion de flâner dans cette ville où triomphe le goût du terroir.
Opulente et bien nourrie, à l’image de ses foires grasses qui enchantent les gourmets, Brive-la-Gaillarde, au carrefour du Bas- Limousin et du Haut-Quercy, fleure bon la province. Hôtels particuliers et belles maisons en brasier (la pierre locale) attestent de la richesse de cette ville, où les notables aiment à se montrer au volant de puissantes voitures, comme des héros modernes de Balzac. Dans une curiosité toute française, la ville la plus peuplée de Corrèze n’en est pas sa préfecture. Comme si l’État avait voulu punir cette belle corrézienne, aux rondeurs appétissantes, pour ce trop-plein de grâces qui se sont abondamment déversées sur elle.
À découvrir
Car ce que Brive entreprend, elle le réussit. Et pas seulement avec son club de rugby, un des plus réputés du Sud-Ouest, mais aussi sa Foire du livre, qui, depuis 1982, transforme la ville durant trois jours en plus grande librairie de France, où seront vendus 60 000 livres en 30 heures, soit 1 ouvrage toutes les secondes. Quatre cents auteurs sont présents, dont une majorité arrive par un train spécial, depuis Paris, le Train du livre, rebaptisé par certains le « Train du cholestérol », eu égard à la richesse des plateaux-repas servis durant le trajet… Florence Aubenas préside ce 41e rendez-vous, enrichi de débats, de rencontres, de conférences ; au total une centaine d’événements.
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Innovation 2023, les enfants des écoles, largement mobilisés, réciteront des poèmes aux quatre coins de la ville. « On ne se prend pas la tête, on ne se croit pas à Saint-Germain-des-Prés, le livre est ici une fête et un partage en toute simplicité au plus près des auteurs », explique son commissaire général, François David, qui reçoit près de mille demandes chaque année. « Nous en sélectionnons moins de la moitié, sur des critères d’équilibre entre générations, entre territoires et entre genres littéraires », conclut cet ancien proviseur. En 1973, la Foire du livre a débuté sur deux planches posées au beau milieu du marché par Michel Peyramaure et Claude Michelet, mais s’est professionnalisée à partir de 1982. Dans sa foulée est née l’École de Brive, qui a regroupé des auteurs corréziens attachés au terroir, comme Denis Tillinac ou Christian Signol ; ce dernier est encore aujourd’hui l’auteur qui vend le plus de livres durant la foire pour laquelle sont attendus plus de 100 000 visiteurs !
Foire du livre de Brive, 10, 11 et 12 novembre. Entrée libre. Halle Georges Brassens. Place du 14 Juillet. Brive-tourisme.com
Que visiter et que faire à Brive-la-Gaillarde ?
LE MUSÉE LABENCHE
Contenu dans une sorte de miniboulevard périphérique, sur l’emplacement des anciens remparts, le centre historique de Brive est un entrelacs de petites rues étroites. Beaucoup sont piétonnes et reprennent l’ancien tracé médiéval de la cité, dont subsistent vieilles maisons cossues et hôtels particuliers. Le plus beau d’entre eux est l’hôtel de l’ancienne famille de Calvimont de Labenche. Devenu Musée Labenche (Musée de France), il vient de subir la complète rénovation des espaces d’accueil du public, situés au rez-de-chaussée d’une bâtisse de la Renaissance, à la façade très ouvragée.
Dans les étages, à la muséographie fatiguée, dix-huit salles renferment des collections municipales très hétéroclites dont quelques trésors, comme l’écritoire de campagne du général Bonaparte, ou le piano de Claude Debussy, sur lequel des concerts sont parfois donnés.
L’instrument a une histoire : il fut sauvé d’un incendie provoqué par les Allemands, sous l’Occupation, dans la maison corrézienne du beau-fils du compositeur. Mais le musée est surtout connu pour abriter une très rare collection de tapisseries anglaises dite de Mortlake, une sorte d’Aubusson britannique, peu représentée dans les collections publiques.
Dix tentures de grandes tailles (autour de la chasse ou de scènes de la mythologie) offrent au regard des visiteurs un style « so british », plus épuré, presque graphique et polychrome. Le Musée Labenche, dans une galerie nouvellement restaurée, montre aussi cinq tableaux, dépôt de l’État, spoliés durant la Seconde Guerre mondiale. Ce qui est exceptionnel est d’avoir regroupé les œuvres, auxquelles un espace est spécialement consacré, et de ne pas les avoir dispersées dans l’ensemble des collections, comme cela se fait habituellement. Un choix assumé pour souligner l’engagement du musée, au côté du ministère de la Culture, dans le processus de restitution des biens pillés par les nazis. Les cartels sont remarquablement didactiques et un QR Code renvoie à la base de données Rose-Valland.
Entrée : 5,50 €, tarif réduit : 3,50 €. 26 bis, boulevard Jules-Ferry. Tél. : 05 55 18 17 70. muséelabenche.fr
MUSÉE EDMOND MICHELET
Il faut se rappeler que la Corrèze et ses maquis prirent une part importante à la Libération de la France, durant la Seconde Guerre mondiale. Parmi les figures de la Résistance, celle d’Edmond Michelet domine tout à la fois l’histoire de France et celle de Brive. La maison qu’occupa l’ancien ministre du général de Gaulle, qui fut aussi député de la Corrèze, est devenue un musée, consacré à celui qui connut la déportation au camp de Dachau, où il contracta le typhus. Si la carrière politique et la vie de ce chrétien engagé sont largement évoquées sur de grands panneaux au rez-de-chaussée de la demeure, le plus émouvant reste le troisième étage.
C’est là que sont montrées, sans fard, les heures les plus sombres de la Seconde Guerre mondiale, avec une série de dessins et de peintures (une vingtaine d’œuvres) d’Anna Garcin-Mayade, illustrant l’horreur et le quotidien des camps. L’artiste fut elle-même internée un an à Ravensbrück. Un bel espace librairie (au rez-de-chaussée) rassemble des ouvrages sur Edmond Michelet, mais aussi sur l’époque dans laquelle il vécut.
Entrée libre. 4, rue Champanatier. Tél. : 05 55 74 06 08. centremichelet.brive.fr
LES GROTTES DE SAINT-ANTOINE
Au début de l’été 1226, le frère Fernando Martins de Bulhoes arrive à Brive. Il y reste une année et prend vite pour habitude de se rendre dans des grottes, à la sortie de la ville, pour méditer et étudier la Bible. Elles deviendront son ermitage et le frère Fernando, saint Antoine de Padoue ! Dès le XIVe siècle, le lieu est investi durablement par les Franciscains, qui créent là un sanctuaire dédié à saint Antoine. Ils y sont encore plus de six siècles plus tard, accueillant sans relâche, aidés d’une équipe de bénévoles, les 50 000 pèlerins et autres visiteurs, qui chaque année s’y rendent.
Une plantureuse église, dans le goût du XIXe siècle, a été construite sur les trois grottes du saint, solidement ancré sur ce roc, comme le symbole de l’indestructibilité de sa foi. Un grand parc sert d’écrin à ce lieu de prières et de paix, que fait visiter l’érudit frère Danick : « Saint Antoine de Padoue incarne la fidélité à l’Évangile et à l’Église, mais l’homme était réputé pour sa proximité avec les pauvres et les plus faibles, ce qui donne à son message un écho très contemporain », insiste le frère franciscain qui accueille, sans prosélytisme, croyants et non-croyants. Un hébergement (45 € la nuit), un espace de restauration et une boutique de produits des abbayes participent à l’entretien du sanctuaire, espace hors du temps, qui a permis à la ville de Brive, secondée par son office de tourisme, de rejoindre l’année dernière l’association des Villes sanctuaires de France.
Sanctuaire des grottes de saint Antoine, 41, avenue Edmond-Michelet. Tél. : 05 55 24 10 60. fratgsa.org
EXCURSION AUX JARDINS DE COLETTE
À 15 km à l’ouest de Brive, sur la commune de Varetz, un étonnant jardin rend hommage à l’une de nos gloires nationales, Colette, dont on célèbre cette année le 150e anniversaire de sa naissance. L’auteur eut pour époux le corrézien Henry de Jouvenel, avec qui elle aura son seul enfant (« Bel- Gazou »). Sur une partie de l’ancienne propriété de famille des Jouvenel, le château de Castel Novel, où Colette passa près de dix ans, le jardin Colette (5 hectares) a été ouvert en 2008, par la communauté de communes.
Divisé en six espaces, qui correspondent à six lieux où vécut l’auteur, porté par des textes issus de ses œuvres, le jardin raconte son histoire d’amour avec la nature et les plantes. La reconstitution des paysages de la Treille Muscate, sa propriété tropézienne, et du jardin du Palais-Royal à Paris, notamment, est assez bien faite. Un labyrinthe et des espaces ludiques font de cette excursion une vraie balade familiale. C’est aussi l’occasion d’en apprendre un peu plus sur la vie et les univers de Colette.
1119, route de Roland-Garros, Varetz. Tél. : 05 55 86 75 35 lesjardinsdecolette.com
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Où dormir à Brive-la-Gaillarde ?
LE MIEL DES MUSES
Voici, à deux pas de la gare et à l’entrée du centre historique, un établissement de charme pas tout à fait comme les autres. Installé dans une ancienne quincaillerie industrielle, cet hôtel 3 étoiles ne possède que 11 chambres, toutes différentes et très atypiques.
Les espaces à partager, petite piscine située à proximité du salon petit déjeuner, terrasse en rooftop avec vue sur les toits de Brive ou spa-sauna (accès individuel 25 €) méritent à eux seuls le détour. Les chambres ont été entièrement refaites et se situent à différents niveaux dans des volumes parfois surprenants.
Nuit de 89 € à 140 € (parking privé). 21, avenue Jean-Jaurès. Tél. : 05 55 23 79
L’HÔTEL DU QUERCY
Un hôtel de chaîne (Best Western) avec les standards classiques d’une hôtellerie 4 étoiles. Jolie vue des chambres sur la place du Marché et la campagne alentour.
Nuit autour de 80 €. 8 bis, quai Tourny. Tél. : 05 55 74 09 26. hotelduquercy.com
Où s’attabler ? Où prendre un verre ?
La Table d’Olivier
Seul étoilé Michelin de la Corrèze, La Table d’Olivier (un macaron), la meilleure de Brive, est emmenée par le jeune chef Pierre Neveu, qui fait là un sans-faute. Une maîtrise exceptionnelle de la cuisson restitue aux produits travaillés une admirable simplicité. La cave des vins recèle quelques pépites. Et les desserts de Fanny sont à tomber. Déco chic contemporaine. Service sobre et efficace.
Entrée + plat + dessert : 60 €. 3, rue Saint-Ambroise. Tél. : 05 55 18 95 95.
L’INSTANT BASQUE
Cette table fait la synthèse entre deux cuisines, celle pleine d’épices et de couleurs du Pays basque cher à son chef Lionel Delon et celle de la Corrèze, d’où proviennent en circuit court des produits d’exception, comme une viande limousine, cuite à la plancha. Le restaurant s’est fait aussi du poisson et notamment du merlu, une spécialité. Tout est délicieux, dans un décor qui fleure bon la côte basque, que lie à la Corrèze, notamment, une même passion pour le rugby.
Comptez 40 €. 21, promenade des Tilleuls. Tél. : 05 55 23 15 56.
EN CUISINE
Ce bistrot gastronomique, dans le centre-ville, s’est offert un décor classieux très réussi. L’espacement des tables garantit une intimité et un calme appréciable. Côté cuisine, on sera moins enthousiaste, beaucoup d’effets et un peu trop de choses dans l’assiette… On s’y perd. Un peu plus de simplicité serait la bienvenue.
Ne comptez pas moins de 50 €. 39, avenue Édouard-Herriot. Tél. : 05 55 74 97 53.
VERTIGO
Chic, décontractée et fréquentée par une clientèle jeune, cette table très vivante est un repaire de bonne humeur. Cuisine de brasserie. Attention à l’addition, de plancha en verres de vin, qui monte vite.
Comptez autour de 40 €. Vertigo, 20, boulevard Puyblanc. Tél. : 05 55 87 36 08.
Que ramener de Brive ? Sa moutarde violette
Autrement appelé La Violette de Brive, cette moutarde tire son nom de sa couleur, due à la présence de marc de raisin dans sa composition. Elle est souvent utilisée pour accompagner des grillades et, à l’origine, du boudin noir ou du boudin aux châtaignes, entre autres spécialités corréziennes. Le petit pot, fabriqué depuis 1839, a des origines plus lointaines et on en suit la trace en Avignon, au temps des papes. Clément VI, originaire de Rosiers-d’Égletons, en Corrèze, en aurait été très friand. Que l’histoire soit vraie ou non, sa silhouette orne désormais la fameuse étiquette. On trouve la moutarde de Brive à la Maison Denoix, qui seule la produit. Cette distillerie perpétue le savoir-faire des maîtres liquoristes du XIXe siècle, au sein de la même famille (depuis cinq générations). Sa boutique aux alambics astiqués est une institution. Le pot : 4, 50 €.
9, boulevard du Maréchal-Lyautey. Tél. : 05 55 74 34 27. denoix.fr
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