Bordeaux : première institutionnelle pour Maxime Bichon et Jasmine Gregory au CAPC

Jasmine Gregory est née en 1987 à Washington, Maxime Bichon en 1989 à Saint-Nazaire. Basés respectivement à Zurich et à Paris, ces deux artistes de même génération croisent leur route pour la première fois au CAPC. L’exposition monographique qui leur est consacrée tire sa genèse de circonstances distinctes.

Jasmine Gregory est née en 1987 à Washington, Maxime Bichon en 1989 à Saint-Nazaire. Basés respectivement à Zurich et à Paris, ces deux artistes de même génération croisent leur route pour la première fois au CAPC. L’exposition monographique qui leur est consacrée tire sa genèse de circonstances distinctes.

Pour l’Américaine, elle découle d’un partenariat avec le Centre culturel Suisse (CCS). Fermée pour d’importants travaux de rénovation, l’antenne de Pro Helvetia (fondation suisse pour la culture) quitte Paris avec une programmation qui se déploie dans toute la France. Leur étape bordelaise a croisé le FAB, le Frac Nouvelle-Aquitaine Méca et ce mois-ci le CAPC.

« Projet ambitieux »

À propos du plasticien français, son travail avait déjà été montré en 2021 dans le cadre de l’exposition collective « Le Club du Poisson-Lune » concoctée par Cédric Fauq, alors tout juste nommé commissaire en chef du CAPC. De cette rencontre découlera « le désir de continuer à travailler avec Maxime Bichon sur un projet ambitieux, à savoir sa première exposition personnelle dans un centre d’art et musée », retrace Cédriq Fauq.

Refusant de se limiter au cadre de la toile, la peintre transporte le médium classique dans d’autres territoires

Intitulée « La poursuite », cette dernière investit une enfilade d’espaces située au rez-de-chaussée du musée. Cette proposition, Maxime Bichon l’a conçue comme le dernier chapitre d’événements ayant eu lieu à Treignac en Corrèze, à Rome et à Athènes. Aride au premier abord, son œuvre manifeste sa générosité dans sa capacité à investir les moindres recoins du lieu : des cloisons à la lumière en passant par la signalisation (sortie de secours) modifiées ou altérées pour révéler d’autres coulisses. Ce jeu de piste s’escorte d’une flopée d’œuvres, modestes pour la plupart dans leur dimension.

Métamorphose

Naviguant entre sculpture et poésie, elles croisent dessin animé, maquette d’atelier, quelques images et une myriade de sculptures prenant l’allure d’étranges objets aux résonances familières. Ainsi, ses « Financiers » réalisés à l’aide d’une imprimante 3D convoquent ces machines distribuant des gourmandises ou actionnant un jeu en échange de pièces de monnaie. Ses « peintures grecques » renvoient à ces boîtiers de couleur rouge contenant habituellement des marteaux brise-vitres. Ses « souffleurs » empruntés à la terminologie du théâtre, exhibent quant à eux un éventail d’autres éléments, notamment des pièges et des cages désarmés. Ils se découvrent dans de larges incises murales réalisées au pied des cimaises.

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Cette pratique de la métamorphose, de l’apparition et de la disparition qui s’étend au-delà des espaces impartis, se retrouve dans un tout autre style chez Jasmine Gregory. Refusant de se limiter au cadre de la toile, la peintre transporte le médium classique dans d’autres territoires (installation, sculpture) à même d’interroger la notion de valeur.

Expositions « Jasmine Gregory, Si je ne peux pas l’avoir toi non plus » et « Maxime Bichon, La poursuite » jusqu’au 5 mai. CAPC Musée d’art contemporain de Bordeaux, 7, rue Ferrère. Entre 4,50 et 8 euros. Entrée gratuite le premier dimanche de chaque mois. capc-bordeaux.fr.