En Corrèze, les créations artistiques compromises par l’arrêt des collaborations avec les artistes du Mali, du Niger et du Burkina Faso
Depuis que le ministère des affaires étrangères a annoncé qu’il ne délivrerait plus aucun nouveau visa aux artistes du Mali, du Niger et du Burkina Faso, c’est l’interrogation pour les associations et acteurs culturels de la région. Leurs prochaines créations artistiques seront-elles maintenues ?
Publié le 17/09/2023 16:59 Mis à jour le 17/09/2023 17:07
Temps de lecture : 2 min
Reverra-t-on un jour en Corrèze la chanteuse Malienne Oumou Sangaré ou encore le chorégraphe Burkinabé salia Sanou ? La question se pose à l‘Empreinte depuis la réception de ce mail du ministère de la culture expédié aux établissements culturels subventionnés. Plus aucun nouveau visa ne sera délivré aux artistes venant du Mali, du Niger ou du Burkina Faso. Par conséquent tous les projets de coopération menés par les établissements doivent être suspendus sans délais et sans exception.
Une annonce qui stupéfiait le directeur de la scène nationale Brive-Tulle « Il y a toujours eu une exception française à la circulation des artistes à l’international, y compris dans les crises les plus fortes. Il n’y a jamais eu de restriction pour accueillir des artistes russes alors que la Russie attaque l’Ukraine et que tout le monde est mobilisé » explique-t-il.
Cette mesure incompréhensible compromet la prochaine création du Bottom théâtre. Depuis 17 ans la Compagnie corrézienne collabore avec l’artiste Burkinabé Aristide Tarnagda, lauréat 2017 du grand prix littéraire d’Afrique noire. Les répétitions de leur prochain spectacle devaient débuter en novembre à Uzerche. La directrice du théâtre se demande si cette résidence sera maintenue ou non.
« Aristide a écrit un texte dont il veut faire lui-même la mise en scène. Est-ce que cela pourra avoir lieu ? Et quel gâchis si ce texte ne peut pas être lu » s’interroge Marie-Pierre Besanger qui est aussi metteuse en scène.
Cette suspension de visa avec le Niger, Mali et Burkina Faso « n’est pas un boycott des artistes africains » se défend la ministre de la Culture. Rima Abdul Malak assure qu’il n’est pas question d’arrêter d’échanger avec les artistes et dénonce « une confusion » en expliquant qu‘ »aucun service de visa ne fonctionne dans ces pays pour des raisons de sécurité ».
Mais si depuis le mois d’Aôut, plus aucun visa n’a été délivré, les artistes en possédant déjà uns comme Fatoumata Diawoura, pourront se produire en France a nuancé le ministère de la culture. Une bonne nouvelle pour les fans de la chanteuse malienne actuellement en tournée aux Etats-Unis qui sera confirmée en décembre à Brive.
Ses prochaines dates en France : le 13 octobre au Pavillon Baltrard de Nogent sur Marne, le 24 novembre à Chamonix, le 29 novembre à Sarguemines, le 9 décembre à Annecy, le 14 décembre au théâtre national de Brive la Gaillarde.
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