En Corrèze, début du chantier d’exhumation des corps de prisonniers allemands exécutés en juin 1944
Sur la ligne d’horizon se profilent le massif du Sancy et le Plomb du Cantal. Plus au nord, c’est le plateau de Millevaches, à perte de vue. Dans la prairie juste au devant, un gros camion de l’armée allemande, une tente militaire dressée et pavoisée des drapeaux français et de la République fédérale. Des gendarmes gardent les accès à la forêt de pins Douglas qui commence là. Zone interdite.
Deux mini-pelleteuses ont commencé à creuser méticuleusement sous le regard de Marine Meucci, archéo-anthropologue à l’Office national des combattants et victimes de guerre (ONAC), et Thomas Schock, expert du VDK, une association allemande chargée de retrouver, partout dans le monde, les corps de soldats disparus au cours de conflits. En tout, dix-huit personnes vont s’activer ici, jusqu’au 27 ou 28 août, à la recherche de trente-six dépouilles : trente-cinq corps de soldats allemands et celui d’une prisonnière française.
Nous sommes sur les hauteurs de Meymac, en Corrèze, où les services de la préfecture ont conduit, en cet après-midi du mercredi 16 août, avec un autobus spécial, une quarantaine de journalistes nationaux et internationaux, pour l’ouverture des fouilles d’un site où ont été abattus, puis ensevelis, une quarantaine de soldats allemands prisonniers, le 12 juin 1944, comme l’a raconté M Le magazine du Monde, le 5 août.
Oublié de la mémoire collective, ce fait de guerre se situe dans la lignée des 99 pendus de Tulle, des 160 déportés de cette ville, des 643 hommes, femmes et enfants brûlés vifs dans l’église d’Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), de la quarantaine de jeunes Francs-tireurs et partisans (FTP) abattus à Ussel (Corrèze)… dans le sillage de la sinistre division SS Das Reich. Il est réapparu à la fin de l’année 2019, lors de la traditionnelle assemblée des anciens combattants de Meymac. En le racontant, Edmond Réveil, 95 ans, dernier témoin de ces événements, membre des FTP, a tenu à se libérer d’un poids qu’il était désormais seul à porter.
Le récit est remonté jusqu’au directeur de l’ONAC de Tulle, Xavier Kompa, qui a enquêté sur cette affaire en lien avec le VDK. Après la pandémie de Covid-19 et une série de vérifications, une campagne de sondages par géoradar a été lancée, ce printemps. Un périmètre de 50 mètres sur 25 mètres a été délimité et une quarantaine d’arbres abattus.
« Un faisceau d’indices »
Une première campagne de fouilles avait eu lieu à la fin des années 1960 et avait permis d’exhumer les restes de onze soldats, ensuite enterrés au cimetière allemand de Berneuil, en Charente-Maritime. Le rapport du VDK de l’époque est peu disert mais révèle, dans sa conclusion : « Le maire nous a conseillé de ne pas continuer. »
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