, Corrèze : après les révélations d’un résistant, une commune tenue en haleine

Corrèze : après les révélations d’un résistant, une commune tenue en haleine

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C’est un mois d’août qui n’a rien de la langueur ordinaire dans cette commune rurale de 2 500 âmes. À Meymac, au cœur de la Haute-Corrèze, s’ouvrira dans quelques jours le nouveau chapitre – et acmé potentiel – d’un récit qui, depuis le mois de mai, tient l’ensemble de la ville en haleine. « Quelle aventure et quelle enquête ! » confie Xavier Kompa, directeur de l’Onac (Office national des anciens combattants) du département.

Il y a quatre mois et après quatre-vingts ans de silence, Edmond Réveil, ancien résistant de 98 ans, levait le voile sur le plus lourd secret du mouvement de résistance intérieure des FTP (francs-tireurs et partisans) de la ville : l’exécution sommaire, le 12 juin 1944, de quarante-sept soldats de la Wehrmacht et d’une jeune Française membre de la Gestapo. « Aucun groupe de résistants ne pouvait les garder, nous-mêmes ne savions pas qu’en faire… » confiait alors au Point l’ancien maquisard.

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Un témoignage rare, accueilli diversement par la population pour venir bousculer le récit mémoriel de ce haut lieu de la Résistance française, autrefois meurtri par la répression allemande. Mobilisant, à grands pas, autorités françaises et d’outre-Rhin, il déclenchait, le 27 juin dernier, une opération de recherches placée sous l’égide de l’Onac et du VDK (Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge), association d’entretien des sépultures allemandes créée après-guerre.

Des résultats « probants »

Passé au peigne fin de géoradars haute technologie, le périmètre (3 000 m²) indiqué par l’ancien résistant et corroboré par le témoin oculaire d’une première exhumation entreprise à la fin des années 1960 levait ainsi, peut-être, ses premiers secrets. « Les résultats de cette campagne d’analyse des sols semblent probants », annonçait sobrement, le 19 juillet, le préfet de Corrèze, Étienne Desplanques.

« Il a été constaté une modification de la densité du sol sur une zone rectangulaire de 45 mètres de long sur 10 mètres de large, pouvant correspondre à une fosse », précisait le communiqué, ouvrant officiellement la voie à la poursuite de l’enquête. « Des fouilles sont désormais nécessaires pour vérifier si cette zone comporte ou non des dépouilles recherchées. »

À LIRE AUSSILes coulisses idéologiques du débarquement en Normandie « Ce serait une bonne nouvelle », confie au Point Philippe Brugère, le maire de Meymac, où les registres municipaux ne faisaient pas même mention de l’événement. « Pour les familles de ces soldats, qui pourraient retrouver un aïeul, comme pour Edmond Réveil, qui n’aurait pas témoigné pour rien. » Et, soucieux que ces fouilles n’ajoutent au trouble, d’ajouter : « Pour les liens entre le France et l’Allemagne, aussi, qui mènent ces opérations sereinement et sans volonté de réécrire l’Histoire. »

Un enthousiasme partagé par Xavier Kompa, de l’Onac, qui se rappelle ce quasi-coup de théâtre, mettant les nerfs des protagonistes à l’épreuve. « Une heure avant que le VDK n’interrompe les recherches, nous recevions un message des autorités allemandes nous informant qu’elles avaient trouvé dans leurs archives des données indiquant que la fosse se trouvait sur une parcelle sur laquelle nous n’avions réalisé aucune fouille… »

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Si la terre semble bien « avoir été retournée », laissant croire à « une modification de la structure du sol », les signaux détectés puis analysés par les géoradars du VDK « ne pourront être confirmés que par des pelles et des pioches… » rappelle ainsi Alexandre de Bordelius, délégué France du VDK, à la manœuvre.

Une opération « intense et minutieuse »

Pas moins d’une vingtaine d’anthropologues et archéologues, de France et d’Allemagne, convergeront à la mi-août vers le lieu-dit du Vert, à Meymac. C’est là, explique Xavier Kompa, dans ce bosquet cerclé de mélèzes et de douglas, que « pour une dizaine de jours, à raison de douze heures par jour », ils travailleront à la recherche des corps. « Une opération intense et minutieuse », qui pourrait ouvrir un nouveau chapitre aux révélations d’Edmond Réveil.À LIRE AUSSI Extraits du « Dictionnaire amoureux de la Résistance »

Conduites à l’institut d’anthropologie de Marseille, les dépouilles – enterrées, selon ses déclarations, avec livrets militaires et plaques d’immatriculation – feraient ensuite l’objet d’un travail d’identification. Alors, « enfin, [les soldats] seraient inhumés dans des conditions dignes », indique Alexandre de Bordelius. Au cimetière militaire allemand de Berneuil (Charente-Maritime) ou, si les proches en formulaient le vœu, « dans le caveau familial ou leur ville d’origine ».

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